Étape 8 : une expérience inattendue

30 Avr 2024 | Peace Tour

24 Avril 2024

 Une expérience inattendue

Pour cette huitième étape du Peace Tour 2024, la pluie largement au rendez-vous me donne l’occasion de tester l’étanchéité de mon équipement. J’aurai sans doute d’autres occasions de l’éprouver. Les voies vertes et autres pistes sont généralement plus tranquilles lorsqu’on regrette l’absence d’essuies glaces sur ses lunettes. Je n’ai donc pas croisé grand monde ce jour-là, 2 cyclistes et une poignée de promeneurs ou de riverains sur les 40 km du trajet A/R.  Je me suis lancé sur ce parcours sans réel repérage, confiant sur le balisage de l’itinéraire V81, « La Scandibérique« , toute proche.  J’ai démarré la voie verte (ou quasi) à Autevielle, et je l’ai perdu dans un champ en arrivant à Bellocq. Un petit détour jusqu’à Puyoo pour prendre un ravitaillement, souhaiter un anniversaire, et me revoilà sur le retour.

Comme vous le verrez sur la fiche détaillée, les parcours étaient très variés, alternant entre proximité de la route bruyante, et tronçons en pleine forêt au calme. De nombreux panneaux renseignent sur la faune, la flore des zones des barthes traversées, ainsi que sur l’histoire des villages traversées. Après la sortie de Salies de Béarn au bout de 17,5km, le dernier panneau que je lis, m’informe de la présence de chauve-souris de trois espèces différentes. La pluie tombant dru à l’arrivée d’un tunnel, j’ignore le panneau renseignant sur son histoire, me disant que je le reverrai au retour, et j’accélère pour me retrouver enfin à l’abri de la pluie, et dans une douce chaleur.

M’imaginant traverser un tunnel de quelques dizaines de mètres, je commence à resentir une émotion très étonnante lorsqu’au lieu de voir la sortie du tunnel et une lumière éblouissante, je ne vois qu’une masse sombre et grandissante au fur et à mesure que je l’approche. Arrivé aux portes de l’enfer, le détecteur de mouvement remplit sa mission et une série de lumières s’éclaire dans une chorégraphie réjouissante. Ayant la chance de ne pas être claustrophobe, je trouve la situation amusante et je pense aux émotions fortes de tous les usagers qui empruntent ce tunnel. Je continue à avancer, et toujours aucune sortie en vue, et le retour du trou noir. Conscient de la chance de vivre cette expérience étonnante qu’aurait sans doute adorée Stephen Hawking, je continue ma chute libre en total lâcher prise. Nouvelle séance d’éclairage comme une tour Eiffel qui s’allume. Et toujours aucune sortie en vue. Je commence à me dire que j’ai changé de dimension, et que ma vie consistera désormais à rouler ainsi, jusqu’à l’infini et au delà. Troisième éclairage… et enfin du blanc, du brillant ! Je vais pouvoir revenir sur Terre finir ma mission la voie verte…

Si vous voulez faire vivre une expérience étonnante à vos ami•es, sans parler des chauve souris accrochées au plafond (zone Natura2000, défense de crier), ne leur parlez pas du tunnel de 848 mètres et 50 centimètres. Et faites le parcours dans le sens Salies de Béarn vers Bellocq, coupez les lumières pour l’effet waouw, en vous souhaitant le bon fonctionnement des détecteurs. Au retour, la courbe du tunnel est telle que l’effet n’est pas du tout le même, vous verrez la sortie dès le premier virage.

Voilà, une belle surprise au final, et une croix cochée sur ma todolist : ✅ Voyage aux portes d’un trou noir.

Vous trouverez le détail de la piste cyclable sur cette page dédiée : Plan de la voie verte de Salies de Béarn – 64.

 

Une version accélérée pour votre plus grand bien.